mercredi 10 octobre 2018

6 h de Gréville-Hague : expérimentation de la loi de Murphy


Avec mon pote Théo de la 500 cup et une autre équipe de copains, on s’était dit qu’une petite endurance en 125 en fin de saison serait idéale pour se détendre.

Inscrits à l’endurance de Gréville-Hague sur un 125 CBR qui a fait les 24 h d’Anneville il y a 2 ans, on avait prévu d’utiliser les 4 h d’essais libres du samedi pour découvrir le circuit, voir ce qui n’allait pas sur la moto et la régler convenablement… pour tenter de viser un bon résultat à l’endurance le dimanche.

Mais c’était sans compter Murphy.

Acte 1, le trajet : 24 h 30 pour arriver à destination

Mon collègue me récupère sur le parking de ma boîte à Evry vendredi à 16 h. Il se perd un peu, on décharge mon fourgon avec mon matos pour charger le sien, on fait le plein. Bref, on part à 17 h direction Cherbourg. 17 h vendredi soir en région parisienne, ce n’est pas franchement la bonne heure.

2 h 30 de bouchon plus tard, nous sommes presque à Rouen.

Rapide pause technique pipi, on remonte dans le camion pour filer en vitesse. Sauf que jamais il ne redémarrera. Après une petite demi-heure à la baladeuse capot ouvert pour voir ce qui pourrait y avoir, on attend la dépanneuse.


Quand on commence le weekend comme ça, on se dit que ça va être dur...


Elle nous déposera à 11 h 30 dans une casse de Vernon.

Après nombreuses itérations avec l’assurance, il s’avère que la meilleure solution est de prendre un taxi jusqu’à Evry, récupérer mon fourgon, dormir chez moi, repartir le lendemain matin pour récupérer le maximum de matos à Vernon et partir à la course à Cherbourg.
C’est donc ce que nous faisons.


Tetris 3D : vider un gros fourgon dans un plus petit fourgon et une remorque

Bref, nous arrivons au circuit à 17 h 30 le samedi… 24 h 30 après être partis.

Acte 2, l’arrivée au circuit : tempête et contrôle technique fermé 1 h 30 avant l’heure


Nous nous sommes pressés pour arriver : le contrôle technique ferme à 19 h et nous voulons absolument le passer le samedi pour éviter d’arriver à 7 h du matin au circuit le lendemain.
Sauf que, c’est la tempête, il pleut, il y a énormément de vent, il fait froid. Du coup, les officiels ont préféré plier boutique.
C’est bizarre, mais dans le planning officiel du weekend, je n’avais pas vu « Fermeture du contrôle technique : 19 h – sous réserve de beau temps ».

On tente en vain de s’installer, mais le temps est trop horrible, les tonnelles s’envolent, il fait froid.
On avait prévu de dormir sur place mais ce n’est clairement pas possible. Heureusement, la belle famille n’habite pas loin et nous accueille pour la nuit.

Acte 3, le matin du dimanche : essais annulés

Réveil 6 h, arrivée au circuit à 7 h pour décharger un minimum et préparer la moto pour passer le contrôle technique à l’ouverture à 7 h 45.

On ne prend pas vraiment le temps de s’installer, on ne le fera pas de la journée en fait.

Seule séance d’essais libres prévue: 8 h 15. Sauf que l’ambulance est en retard et que la séance est réduite à 10 min, juste le temps de faire 3 tours chacun.

Acte 4, les qualifs : moto en rade

On s’élance pour les qualifs, forts de l'expérience de 3 tours de la séance d'avant.

Mon collègue fait quelques tours, je fais quelques tours. Et puis la moto coupe d’un coup.
Je la ramène en courant au stand.
Elle redémarre, mon collègue repart, et la moto coupe à nouveau.

On s’est qualifié 16e sur une quarantaine d’équipages, ce qui n’est pas si mal puisqu’on n’avait pas roulé sur le circuit auparavant.

Le départ de la course est 1 h plus tard, on décide de changer le faisceau électrique.

Acte 5, la course : une chaîne qui déraille et 2 chutes en 45 min

Néanmoins, on n’a pas pu vérifier que notre réparation est efficace. Pour éviter de prendre le risque que la moto coupe avec la meute derrière, on décide de partir dernier. Ça n’aurait pas été nécessaire car la moto ne coupera plus jamais, mais on ne le savait pas à ce moment-là.

Au bout d’une vingtaine de minutes, la moitié du paquet est derrière nous.

Je vois Théo revenir en courant au stand : la chaîne a déraillé. On la repositionne, on la retend, il repart.
5 min plus tard, il revient en courant au stand : il est tombé et a explosé le radiateur. On le change, je repars.

Dans les 2 premiers tours de mon relai, je tente de prendre un bon rythme.

Les vibreurs du circuit sont très hauts – c’est un circuit de kart. Je n’ai pas l’habitude et à un moment, la moto tape contre le vibreur intérieur. Le virage d’après, je tombe : le vibreur a tapé la pédale de frein arrière et l’a tordu en position freiné.

Acte 6 : on roule, et ça se passe bien

A partir de là, on arrête de vouloir jouer la course.
On prend le temps de réparer, de régler correctement la moto en mettant une démultiplication différente et on décide de rouler pour le plaisir. Bref, de faire les essais libres qu’on n’a pas eus en quelque sorte.

Et ça se passe plutôt bien !
Les temps descendent petit à petit et le plaisir est là. Je fais une centaine de tours, je m’amuse, et je me rends vite compte qu’on aurait franchement pu jouer devant assez facilement. C’est pas grave, ça sera pour une prochaine.


On n'a même pas eu le temps d'ouvrir les tonnelles. En revanche, il a bien fallu prendre le temps d'étaler et sécher tout ce qui avait été mouillé par la tempête de la veille




Retour à la maison vers minuit dimanche soir, le fourgon ras la gueule, et vraiment épuisés.

Un weekend comme ça pour se détendre, ce n’est pas de tout repos.